Vers un dressing zéro déchet ?

Le zéro déchet me pousse constamment à questionner mon mode de vie et à bouleverser mes habitudes. Rapidement, les bocaux se sont installés dans ma cuisine et les cotons jetables ont quittés ma salle de bain. Jusque-là, mon dressing avait été quelque peu épargné. Pourtant, la mode apparaît comme l’antithèse parfaite du zéro déchet. Les tendances sont chères, éphémères et coûteuses en ressources. Alors, est-il possible d’aimer la mode quand on est adepte du zéro déchet ?

« L’industrie de la mode est le parfait exemple d’une activité vouée à gaspiller les ressources, et ce non pas pour créer de la satisfaction, mais de l’insatisfaction chez les gens – en réalité pour rendre obsolète des articles tout à fait satisfaisants. »

Ezra Mishan dans Less Is More

En effet, nos dressings sont très standardisés, régis par les diktats des magazines de mode et les défilés de stars sur tapis rouges. Ce qui est à la mode aujourd’hui sera déjà dépassé demain. On achète, on porte, on se lasse, on rachète. Un Français jette en moyenne 12 kilos de linge par an. En tout, ce sont ainsi plus de 85 % des vêtements produits qui finissent à la poubelle.

Pour autant, même si j’adhère de plus en plus au mode de vie zéro déchet, je n’ai pas la moindre envie d’avoir un dressing minimaliste. Le dressing de Bea Johnson par exemple, qui se contente du strict minimum (9 hauts, 2 robes et 5 bas), est loin de me faire rêver. Je n’ai pas envie de me priver, je veux pouvoir continuer à changer de style quotidiennement, ou tout au moins régulièrement. Comme pour le reste, j’ai choisi d’effectuer ma transition en douceur.

1 – Se contenter de ce que l’on a

Déjà pour commencer : je garde ce que j’ai déjà (si cela me plaît toujours, me va encore et est encore en bon état). Inutile de chercher à remplacer ce que l’on a déjà sous la main. Le vêtement le plus « vert », c’est celui qui existe déjà. Celui qui ne doit plus être produit pour pouvoir être porté. Même s’il n’est pas biologique/vegan/recyclé/compostable… Si je l’ai et qu’il me plaît je le garde !

Même chose pour les accessoires (foulards, bijoux, pinces à cheveux…). Aucun achat à signaler depuis le 1er juin 2016 et pourtant mes tenues sont systématiquement accessoirisées ! Je m’efforce simplement de porter ce que j’ai déjà. Et croyez-moi, cela vous obligera à faire du tri (j’ai retrouvé des bijoux dont je ne me rappelais même plus), à être inventive et même parfois un peu bricoleuse pour réparer ce qui est abîmé avant de se résoudre à jeter si trop abîmé.

Pour les sacs à main, cela fait déjà quelques années en réalité que la transition s’opère, bien avant mon intérêt pour le zéro déchet. Je suis en effet passée d’un placard rempli à une collection beaucoup plus restreinte en privilégiant tout simplement la qualité à la quantité.

2 – Limiter les achats neufs

Finis les achats compulsifs. Désormais, j’essaye de prendre du recul et de me poser les bonnes questions avant d’acheter. Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Est-ce que je ne possède pas déjà un article similaire ? Est-ce que j’en ai réellement envie ou seulement parce que la société me dit qu’il m’en faut un (le fameux « tout le monde en a ») ?

Fort heureusement pour moi, je n’ai jamais été particulièrement attirée par les enseignes de fast fashion telles que H&M, Mango ou Zara. Devant un vêtement, je m’interroge sur sa « durabilité » : est-ce que je vais pouvoir le porter facilement ? avec des choses que j’ai déjà ? le tissu est-il suffisamment qualitatif pour que je puisse le garder quelques années ? Et malheureusement dans la plupart des enseignes « à la mode », la réponse à ces questions est souvent « non ».

Pour le moment, les seuls vêtements que je continue d’acheter neufs sont donc ceux de la marque pour laquelle je travaille (par obligation donc). Heureusement pour moi, dans cette enseigne, il n’y a que deux collections par an ce qui limite considérablement les achats.

Pour être tout à fait honnête, il y a encore quelques articles que je ne suis pour le moment pas prête à acquérir d’occasion et que je serais donc amenée à racheter en boutique : la lingerie, les collants, les chaussettes et les chaussures.

3 – Acheter d’occasion

Malgré quelques réticences et des débuts on ne peut plus timides, j’ai effectué en début d’année mes premiers achats de vêtements d’occasion sur un vide grenier. J’ai en effet décidé de privilégier les achats en direct. Cela me permet notamment de juger de l’état du vêtement, de vérifier qu’il n’est pas abîmé, parfois même de l’essayer et ainsi éviter les déconvenues.

Contrairement aux idées reçues, les articles d’occasion ne sont pas complètement usés, limite prêts à être jetés, bien au contraire ! Il est tout à fait possible de dénicher des articles dans un état irréprochable, peu portés voire même neufs ! (J’avoue, pour le moment c’est un peu mon sport favori, j’avance dou-ce-ment !).

L’avantage du marché de l’occasion, et tout particulièrement dans les brocantes ou vide-dressing, c’est que l’on peut y trouver de véritables pépites. Ce qui me plaît c’est justement de ne jamais savoir ce que je vais pouvoir dénicher. Inutile de se fixer des objectifs avant de partir : vous rentrerez tantôt bredouille, tantôt le cabas rempli de petites trouvailles. L’autre avantage, c’est aussi de pouvoir s’offrir des pièces de marques que l’on n’a pas forcément l’habitude de fréquenter. Le champ des possibles sur un vide-grenier est forcément bien plus important que dans un magasin classique !

Bref, ces derniers mois, j’ai (enfin) compris que mon bonheur ne passait par la possession des dernières pièces à la mode mais par la reconquête de moi-même. Notre société nous impose ses règles, avec le zéro déchet j’apprends à m’en détourner et sur le plan vestimentaire, cela passe par l’adoption de tenues qui me plaisent à moi, avant de plaire aux autres.

Et vous savez quoi ? Ça fait le plus grand bien !

 

 

Toutes les jolies photos qui illustrent cet article viennent du blog Bee Made sur lequel vous retrouverez un chouette DIY pour customiser vos cintres !

 

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